mercredi 29 avril 2015

http://jean-marcvivenza.hautetfort.com/archive/2012/11/13/la-doctrine-de-la-reintegration-des-etres.html

vendredi 24 avril 2015

LA DOCTRINE martiniste

LA DOCTRINE martiniste

PAR SAR aurifer.
 


Comme tous les autres doctrine ésotérique, que du Martinisme, tel qu'il a été défini par Martinez Pasquales dans son Traité sur la réintégration des

êtres utilise des moyens exotériques afin de rendre compréhensibles des points ésotériques plus subtils et raffinés qui sont incompréhensibles pour les

non-initiés quand expliqué en eux-mêmes . La légende ou un mythe sur lequel se fonde la doctrine martiniste est la raison pour laquelle il est si

intrinsèquement attaché à la tradition occidentale et plus particulièrement le courant chrétien.

Concernant la cause première ou Dieu, Martinisme est en accord avec les conclusions auxquelles les théologiens chrétiens ainsi que les cabalistes

hébreux comme le Divin Ternaire ou personnes; émanations etc .. mais pour autant que le reste de la doctrine est concerné, il est plus gnostique, car il

affirme l'égalité de nécessité de la foi et de la connaissance et postule que la grâce divine, pour être efficace, doit être suivie d'une action, d'une

connexion et intelligente dans l'homme. C'est pourquoi son Martinez Pasquales présenté la doctrine de son école sous l'aspect judéo-chrétienne.

LA DOCTRINE

Selon la doctrine martiniste, le monde, considéré comme un domaine matériel qui est soumis à nos sens, ainsi que les régions spirituelles ci-dessus,

ne sont pas les oeuvres de Dieu que pris en compte dans sa forme absolue.

L'Evangile de Saint Jean dit: «Au commencement (qui fait référence à la nuit des temps, une période où les êtres relatifs ont commencé à manifester)

était la Parole" (le Logos, le Verbe Divin).

«Le Verbe était auprès de Dieu (et non à Dieu) .... et la Parole était Dieu" (pas le Dieu, mais un Dieu ou fils de Dieu. Le mot Elohim est un mot hébreu

qui signifie «Lui-les-Dieux" ).

«Toutes choses ont été faites par lui, et rien n'a été fait sans lui."

Le Logos est celui de la Kabbale appelle Adam Kadmon; celui qui a créé les êtres inférieurs par sa parole "en appelant" (porte)-les dans la vie

manifestée. Ces êtres sont inférieurs que par rapport à Adam Kadmon, l'Homme par excellence, par où ils habitent les royaumes spirituels.

Au cours de cette création, Dieu a utilisé un intermédiaire. Dans les chapitres de la Genèse 1-3, il est dit que la terre (qui il signifie que la matière ou le

chaos primordial) était vide et sans forme, et l'Esprit de Dieu planait sur les eaux (le Nous égyptienne est comparable à ce sujet). Le terme «Esprit de

Dieu» se réfère à un esprit distinct de Dieu dans le sens que ce n'était pas Dieu lui-même puisque Dieu est nécessairement son propre esprit.

Plus tard, on nous dit que Dieu a placé l'homme dans le "Jardin d'Eden" à regarder et à cultiver. Ce "jardin" est un symbole se référant à la

connaissance divine accessible uniquement aux êtres relatifs.

L'homme qui se réfère à la Genèse dans sa forme symbolique pur n'est pas un être de chair, mais un esprit émane de Dieu et est constitué d'un corps

(qui est parfois appelé le corps glorieux) créé par Dieu qui infuse avec une étincelle divine qui était , selon la Genèse, le «souffle de Dieu». Selon cette

analyse, nous voyons que l'homme archétype est semi-divine. Il est venu de la matière primordiale (à partir du chaos, fait de terre symbolique et de

l'eau), d'où il a obtenu son formulaire, et du souffle qui l'anime et lui fait part de Dieu.

Adam et les logos créatifs sont la même chose. Cependant, Adam et le rédempteur Logos sont deux êtres différents.

Parallèlement à Adam Kadmon, il y avait d'autres êtres de la création d'un précédent. Ces êtres étaient de nature et de plan différent. Ce sont les

"Angels" de qui il est dit que "certains étaient bons et d'autres mauvais". Ils ont les qualités de leur conformité avec le plan pour lequel ils ont été

émanés de Dieu. Les Anges de «bons» sont ceux qui ont réintégrés après leur mission était terminée et les méchants sont ceux qui ont refusé de

réintégrer, en choisissant l'auto à la place de la All-in-Dieu. Les Anges "mauvais" sont ceux qui se sont retirés de Dieu par un acte de volonté libre. Ils

sont ceux qui sont visés par Pasqually que les «êtres pervers».

Depuis tout ce qui est corrompu tend par sa nature même de corrompre d'autres choses, en particulier dans les royaumes spirituels, ces êtres pervers

de la collectivité qui devient un égrégore du mal, symbolisé par le serpent, était jaloux de cet être (Adam) qui était supérieur pour eux et une image de

Dieu dont ils prétendaient avoir retiré. Ces êtres ont agi par télépathie sur Adam et l'a incité à aller au-delà des limites de ses possibilités naturelles.

Être mélangé par nature, la moitié corporelle et spirituelle de la moitié, ainsi que androgyne, archétype homme était de maintenir une certaine

harmonie, un équilibre nécessaire dans le domaine où Dieu l'a mis. Il devait être l'architecte de l'Univers plus subtile que la nôtre, le "royaume" qui

n'était pas de ce monde tel que mentionné dans les Evangiles.

Sous l'impulsion des êtres pervers, archétype homme lui-même un démiurge indépendant composé, rompant ainsi les lois mêmes, il fut ordonné

d'observer. Il a osé se faire un créateur à son tour et d'être égal à Dieu par ses actes. En tentant cet exploit, archétype homme ne modifia son destin

originale. C'est à partir de cette tradition qui vient la coutume de consacrer aux dieux ou Dieu les premiers fruits de la récolte ou le premier-né d'un

troupeau. Et puisque Dieu seul dans ses possibilités infinies peut créer ou extraire quelque chose à partir du néant, l'homme archétypal ne pouvait

modifier ce qui existait déjà.

Archétype homme, en voulant créer des êtres spirituels, ne objectivé ses propres concepts. En voulant leur donner un corps, il ne les a intégrés dans

grossier question. En voulant animer le chaos, il ne se piégé.

En effet, Dieu étant le «je suis ce que je suis" rejette la possibilité que tout oubli pourrait exister. Afin de créer de la matière primitive, Dieu seul a retiré

une partie de ses perfections infinies d'une partie de son essence infinie. Cette rétraction partielle de sa perfection spirituelle a donné lieu à la création

d'une imperfection du matériel relatif. C'est pourquoi, dans ce monde de la création de ce qu'elle peut être ne peut jamais être parfait, car il n'est pas

de Dieu.

En imitant l'absolu, Adam Kadmon essayé de créer la première question. Être un alchimiste inexpérimenté, pour tenter une telle entreprise ne fit que

précipiter sa chute.

Archétype homme est un être androgyne: à la fois mâle et femelle, positif et négatif. Il est l'élément féminin négatif que Adam va objectiver en dehors

de lui. C'est la gauche, féminin, passif, Lunaire, côté matériel qu'il va se séparer de la droite, masculin solaire, côté, actif, spirituel. C'est ce qui a donné

naissance à Eva, la femme archétypale.

C'est cette nouvelle affaire, l'Eva ou archétypale femme, que Adam a pénétré dans le but de créer la vie. L'archétype homme se dégrade donc en

essayant d'être comme Dieu. Ce nouveau domaine est ce que les Gnostiques appelé le monde «hylique», qui est notre univers matériel rempli de

douleur et imperfections. Le peu de bien qui existe ici provient des vertus de l'homme archétypal. Depuis qu'il a été divisé en deux êtres, la somme de

ces imperfections ne peut pas être dans sa totalité avec ces deux êtres à part ... nous avons donc l'automne.

C'est pourquoi les anciens cultes déifiés nature. Elle était la mère de tout ce qui "était dans les cieux". Isis, Eva, Demeter, Rea, Cybèle, Erzulie, sont

les symboles de la nature du matériel qui est émané de Adam Kadmon, personnifiée sous les aspects des «Vierges noires" qui sont des symboles de

la materia prima.

L'essence supérieure d'Adam Kadmon donc intégré dans la nouvelle matière pour devenir le nouveau SOUFRE, qui est l'expression alchimique se

référant à l'âme du monde. La deuxième essence qui est le médiateur plastique, ce qui constitue la «forme» d'Adam, son double supérieure est

devenu le MERCURE des alchimistes, se référant à ce que les occultistes appellent le monde astral ou monde intermédiaire.

La question qui est de la deuxième chaos, qui est le sel des alchimistes, est ce qui est devenu le support, le réceptacle ou la prison.

ADAM = SOUFRE

EVA = SEL

CAIN = MERCURY

C'est pourquoi la matière universelle est vivant et, aussi, pourquoi il peut être plus ou moins consciente et intelligente dans ses manifestations. A

travers les quatre règnes de la nature; minéral, végétal, animal et humain, c'est l'homme archétypal, l'Adam Kadmon, l'intelligence démiurgique qui est

dans l'action dispersée et emprisonné. Ce nouvel univers est également devenu le refuge des anges déchus. Ils sont entrés en elle afin d'être plus loin

de l'Absolu.

Les êtres pervers ont donc un intérêt primordial pour voir que l'homme, dispersé mais présent partout dans la matière qui constitue l'univers visible,

continue à organiser et à animer ce domaine qu'ils ont revendiquée.

Tout comme l'âme de l'homme est prisonnier Archétype de la matière universelle, de même l'âme de l'homme individuel est prisonnier du corps

physique. La mort physique et les réincarnations qui suivent sont le moyen par lequel les entités tombés exercent leur contrôle sur l'homme.

La sagesse, la force et la beauté qui sont encore manifeste dans cet univers matériel sont les efforts de l'homme archétypal de retrouver son poste

qu'il occupait avant l'automne. Les qualités opposées sont manifestés par les entités tombés de façon à maintenir le climat qu'ils ont fait de lui créer

pour exister comme ils voulaient quand ils ont refusé de réintégrer Omneity.

Homme archétype ne retrouvera pas sa première splendeur et la liberté à moins qu'il ne se sépare de cette affaire qui le lie partout. Pour ce faire,

toutes ses cellules individuelles (les êtres humains individuels) devront, après leur mort naturelle, à reconstituer l'archétype par la réintégration,

échappant ainsi les cycles de réincarnation.

C'est alors seulement que le microcosme refaire le Macrocosme. Les êtres humains, qui sont que le reflet de l'Archétype, va également être le reflet du

divin comme l'archétype même est le reflet de Dieu, de la Parole ou Logos, de l '«Esprit de Dieu» mentionné dans la Genèse.

C'est pourquoi il est le «Grand Architecte de l'Univers»; et tous les cultes d'adoration à ce dernier sont ipso facto "satanique" parce que cette adoration

est offert à l'homme et non à l'Absolu. En franc-maçonnerie, il est invoqué mais jamais adoré.

Mais, depuis que l'Homme doit descendre dans l'atmosphère démoniaque de ce monde matériel où il n'a de cesse de les fruits de son intelligence

maléfique, comme Pasquales nous dit, il est donc dans une mauvaise position pour résister aux tentations constantes à laquelle il est soumis. Le

créateur a rétabli l'équilibre en détachant de son cercle divin spirituel major Esprit pour être le guide, conseiller et compagnon de la mineure qui

descend de l'immensité céleste pour être incorporé dans le monde matériel; de travailler, selon son gré, sur le plan de masse.

Mais le conseil d'un Esprit supérieur ne suffit pas, l'homme déchu doit encore l'aide d'un "mineur désigné". L'aide que ce «mineur désigné" apportera à

lui afin qu'il puisse atteindre la «réconciliation» est d'une nature deux fois. Il transmet à l'homme directement les instructions du Créateur sur la pratique

théurgique qui doit être rendu; il communique aussi à l'Homme de Désir à qui il est envoyé, le don lui-même a reçu en lui donnant le sceau mystique

sans laquelle aucun mineur peut être conciliée.

Ce mystérieux coordination est la condition essentielle de la réconciliation de l'homme, parce que sans elle, peu importe combien les mérites

personnels de la mineure, il reste dans la privation; c'est, sans aucune communication avec Dieu.

Pour échapper aux cycles de réincarnation dans ce monde infernal, l'homme doit se détacher de tout ce qui l'attire à la matière ainsi que se dégager

de l'esclavage de sensations matérielles. Il doit également s'élever moralement. Les entités tombées, cependant, se battent constamment la tendance

de l'homme à la perfection par le tenter en permanence de manière à le faire rester dans ce monde où ils peuvent maintenir leur domination sur lui.

L'homme individuel doit constamment lutter contre ces entités en démasquant et en les rejetant de son domaine. Il y parviendra en partie par

l'initiation, qui l'attache aux éléments des archétypes déjà réunis et qui constituent l'exotérique "communion des saints" et d'autre part par la

connaissance libératrice qui lui enseigne les moyens plus rapides d'aider le reste de l'humanité aveugle ainsi que l'amélioration de son travail

personnel.

Dans ces dernières possibilités, nous trouvons les grandes opérations Équinoxiale qui ont tendance à purifier l'aura de la terre au moyen d'exorcismes

et conjurations utilisant rites de Haute Magie que les Elus Coëns appelé le travail de la secte.

Seulement après ces libérations individuelles sera la grande libération collective lieu. Cela permettra à la reconstitution de l'archétype et sa

réintégration dans le Divin. Une fois abandonné par son animateur, le monde matériel se dissout. Gauche sous la nature anarchique des esprits

déchus, la matière se dissout dans un rythme accéléré et donc la fin de l'univers physique aura lieu comme annoncé par les grandes traditions.

C'est l'épanouissement ésotérique du Grand OEuvre universelle.


samedi 18 avril 2015

L'homme s'est cru mortel

« L'homme s'est cru mortel parce qu'il a trouvé quelque chose de mortel en lui.» [1]


Nous pourrions transposer à la chair cette pensée du philosophe inconnu Louis-Claude de Saint-

Martín. C'est parce que certains ont vu l'anéantissement de la matière apparente des corps, qu'ils ont

cru a l'anéantissement de la chair. Comme si la matière apparente était l'essence de la chair, sa

substance, alors qu'elle ne détermine que la qualité que cette chair prend dans ce monde en se

revêtant d'éléments matériels qui épousent sa forme et en transmuent ladite qualité originelle

glorieuse et dont la gloire immortelle perdure malgré ces nouvelles apparences trompeuses.

Malheureux ceux qui ont cru à la mortalité et à l’anéantissement de ce corps consécutivement à la

chute. Car ce corps n’étant que l’expression de la pensée divine prenant forme par l’action du verbe

divin de création émané dans l’homme et produisant les essences spirituelles qui sont sa vraie

substance, comment une telle chair pourrait-elle être anéantie elle qui ne trient son existence que de

la volonté du Créateur qui tire sa substance du verbe divin qui la constitue ?

C'est par une transmutation inverse, consécutive a l'anéantissement de la matière élémentaire qui se

réintègrera dans les principes dont elle est issue, que cette gloire reprendra ses droits. Car a

contrario de la matière glorieuse, cette matière apparente élémentaire ne doit sa constitution et son

maintien que de l’action d’agents secondaires, ladite action devant être amenée à cesser dès que le

Créateur en aura donné l’ordre. Dès lors de cet anéantissement, les corps recouvreront leur qualité

première et la gloire qui la caractérise. Gloire qu'ils n'avaient jamais totalement perdue mais qui,

comme le feu étouffé dans l'eau boueuse et ravivé par Néhémie, n'attend que l'action de l'Esprit pour

se révéler du sein des corps qui la cachaient et l'enveloppaient dans une matière apparente qui leur

est étrangère.
C’est ainsi que nous entendons la réintégration de la matière que notre regretté Robert

Amadou exprimait en ces termes :
« La matière réintégrée cela signifie la matière anéantie puisque son principe étant le néant, sa

réintégration ne peut se faire que dans le néant, c'est-à-dire qu'elle disparaîtra, sauf les

formes transmuées.»
 
[1] L’homme de Désir, §1

[2] Entretien avec Michel Cazenave, France-Culture, Les Vivants et les Dieux, 4 mars 2000

mardi 14 avril 2015

LES ROSE+CROIX R. Ambelain


 



a) Aperçus sur l'Ordre





Les lecteur qui désire étudier l'histoire du mouvement Rosicrucien (le véritable, celui des XVII éme et XVIIIéme siecles et non pas certaines « recontitutions » américaines modernes) (1), aura intérêt à lire le très beu livre que Sédir consacra à cette question, sous

le nom de Histoire et Doctrine des Rose+Croix.

Nous y ajouterons le travail de F.Wittemans : Histoire des Rose+Croix ; le petit livre de Serge Hutin : Histoire des Rose+Croix ; notre étude : Templiers et Rose+Croix, et ainsi le lecteur profane sera sufisamment documenté sur la question.

Leur programme peu se résumer ainsi : des malades, aide anonyme aux individus et aux sociétés humaines ou états, lorsque leur cause es t juste ; action politique tendant à l'établissement d'un vaste état universel, européen d'abord, puis mondial (2) ; action religieuse tendant au retou à





  1. Ce sont toutefois de bonne écoles d'occultisme, et leurs membres sont parfaitement préparés à l'entrées dans les grands ordres initiatiques traditionnels, nous tenons à le souligner ici,
  2. Il est bien évident que l'établissement d'un Etat mondial et le retour à un christianisme plus prés de sa source, ces deux postulats de départ, implique ipso.



    Un christianisme plus pur, plus prés de sa source, et surtout dépouillé de l'imagerie exotérique habituelle ; enfin et par l'action des Frères de la Rose+Croix, reintégration de l'Homme et de la Nature entiere, en sont état primitif. Ce programme a été confié à des organisations moins mystérieusess, plus près du monde profane . Parmi ces muvements initiatiques, nous citerons les plus connus : le Martinisme, la Franc-Maçonnerie. Si étrange que paraisse notre affirmation, des deux branches de la Franc-Maçonnerie, rationaliste et spiritualiste, collaborent toutes deux à la réalisation du programme géneral des Rose+Croix, dans le plan politique et sociologique. Le Martinisme s'est vu confier une tâche particuliere, plus occulte et plus ésotérique.
      Pour la réalisation de leur vaste plan, couvrant nécessairement plusieurs siècles des temps modernes, les Roses+Croix ont utilisé l'ensemble des connaissances occultes et traditionnelles : Alchimie et Spagyrie, Magie , Téhurgie, Astrologie, naturelle et surnaturlle. Leur doctrine est un combiné de gnose chrètienne de kabale judaïque.
      Ce sont, en fait, des kabalistes chrètiens.
      Leur fondateur légendaire, Christian Rosenkreutz, qui aurait vécu au XIIIéme siècle, en allemagne, a jusqu'à présent échappé à toutes les recherches et coclusions historiques sérieuses. En fait, il s'agit d'un hiéronyme. L'hébreu rôz (rosah) signifie secrets, rosen signifie prince et en la même langue langue, korôz signifie héraut.
      C'est ainsi que Kezaziel, en hebreux héraut de Dieu, est dans l'arngééologie Juive,
      le nom de l'Ange de de la proclamation. Ainsi Rosenkreutz ne saurait un nom germaniquue qu'en apparence ; en réalité, il s'agirait d'un nom de fonction, par deformation de l'hébreux rosah korôz, signifiant ainsi héraut du secret, ce qui qualifie parfaitement la fontion des Rses+Croix. Mais quel secret ? Ce nom désigne Dieu lui-même, dans les écritures ésotériques ; qu'i s'agisse du Sephira DiDzéniutha, des commentaires de la traditionnelle Gemera du Talmud ou des écritures saintes, tout particulièrment du Livre de Daniel (II,19), Dieu est sont secret lui même... Le Rosah korôz de la Rose+Croix, n'est que le Héraut de Dieu, et à ce titre, le véhicule de l'Ange Keraziel.
      On observera Rosen (signifiant prince), donne une signification très proche de Prince-Héraut, avec Rosen Korôz. Quant au prince du Royal-secret, de la Franc-maçonnerie (Rite d'Heredom et Rite écossais), source de tant de fines plaisanteries chez les antimaçons, il y a un rapport évident avec le plan rosicrucien primitf et ses réalisations politiques.

      *

* *


Le sacramentaire que nous publions ici est particulier à une branche de la Rose+Croix générale, , celle dite des Rose+Croix d'Orient. Nous avons effleuré cette question dans un précédent ouvrage (1)

et nous nous bornerons à renvoyer le lecteur à certains chapitres qui seront relus avec fruit, tels ceux sur Elias Artita, La Rose sur la Croix ou Le secret des symboles, et la Rose+Croix, dans lequel nous



.

  1. Templiers et Rose+Croix, Adyar éditeur, Paris 1955.





rappelions le rôle joué auprès d'Henri IV par le Rose+Croix Irénée Philathéthe, qui lui inspira son « grand dessein » d'abaissement de maison d'Autriche et de la céation d'une sorte de ligue européenne.



Gérard Heym, dans la revue Initiation et Science (1963, n°57), a cité (p.47) l'Ordre des Frères Asiatiques, dit encore Chevaliers de Saint-Jean l'Evangéliste, réorganisé vers 1750, puis vers 1780, et dont le brceau se situait à Thessalogique. Il s'agit en fait des Frères de la Rose-Croix d'Orient, Papus (le docteur Gerard Encausse) avait reçu, avant 1914, d'un membre du Suprême Conseil de l'Ordre Martiniste, qui l'avait reçu au Caire, la filiation desdits Rose+Croix d'Orient. Nul autre que Papus ne la psséda, pas même Teder, son successeur, au sein du Mmartinisme d'alors.



Il convient d'ailleurs d'observer que l'Asie n'a rien à voir avec cet Ordre de chevalerie ésotérique.

Il s'agit en fait de la contractio des lettres désignant la qualité, de façon à constituer un sigle, une abréviation.



En effet, le candidat à son entrée dans l'Ordre, recevait l'ordination d'Eques A Sancti Joanis Evangelistae, mots dont les initiales, groupées, donnent EASIE. Le Menteau d'Ordre était noir, doublé intérieurement de blanc, le tout en laine, tombant à quelques doigts du sol. Le noir, à l'extérieur, signifiait selon la Tradition classique : prudence, sagesse, contance dans l'adeversité et les périls, humilité, connaissance cachée. Couleur du deuil, il signifiait que l'initié était mort au monde. A l'intérieur le blanc signifiait la lumiére intérieure, la vérité absolue, la régénération dans l'au-delà, la pureté de l'âme. Sur l'épaule, le menteau d'Ordre était frappé d'un chrismon rouge, le chrismon primitif, cité par St Jérôme et qui se présente ainsi qu'un X superposé à un I majuscule. Sous le menteau, l'eques portait un sautoir et un bijou particulier (1).

Selon un document figurant en nos archives privées, et qui émane de celui qui transmit cette ordination à Papus, c'est à la rose+Croix d'Orient que se rattacherait l'ordination particuliere conférée par don Martinez de Pasquallis à ses Reaux+Croix, au XVIIIéme siécle.

Parallelement ce mouvement suscita la méthode de la voie intérieure , diffusée pa L.C. De Saint Martin , et qui repose sur l'Alchimie matérielle, transposée dans le plan spirituel. Nous pouvons signaler que deux villes étaient particulièrement importantes pour les Chevaliers de Saint-Jean l'Evangéliste ; en Italie : Venise, et en France : Marseille.

Aujourd'hui encore, la crypte de Saint Victor et sa celebre Vierge Noire jouent un rôle éminent pour ce qui subsiste de l'Ordre, et bien peu de gens s'en doutent ! Car la Vierge Noire, de Saint Victor comme d'ailleurs, est patronne de l'Ordre.

Le présent sacramentaire est composé de priéres dont certaines remontent aux premiers siècles de l'ére chrétienne. D'autres sont plus récentes. La majorité de ces Oraisons repose sur une régle occulte qu'Agrippa évoque en sa célébre Philosophie Occulte.

L'Ecriture Sainte est un recueil de faits historiques qui ont leurs racines dans le monde des achétypes.

Pour rendre plus efficiente toute oraison, il est donc nècéssaire de la rattacher au fait auquel elle peut se référer, et donc à son archétype céleste. Ainsi, pour une traversée maritime paisible, la prière devra évoquer ( ce mot parle...) la traversée de la Mer Rouge par les israëlites conduits par Moïse. Parce que cette traversée n'est pas seulement un fait historique, mais aussi l'Image Permanente du cheminement des Âmes Humaines, traversant les mystérieuses « eaux » dont

.............



  1. Dans les assemblées Chapitrales, bien entendu. Ce bijou était noir et blanc, le côté blanc se portait contre la poitrine.





Parle dans la Genèse, et se dirigeant vers la Cité Céleste.

Chose étrange, certaines de ces Oraisons sont apparues à une date relativement récente (XVIémé siécle) dans le Sacramentaire de certaines grande églises Eglises.

Communication ? Indiscrétion ? Mystère...

L'original de ce Sacramentaire (un cahier d'écolier), était rédigé en grec. Il fallut le faire traduire, puis de la traduction littérale, passer à une forme plus littéraire, et adapter certaines Oraisons à la vie moderne. C'est ainsi que la benédiction de la monture due voyageur est devenue celle d'un véhicule. Néanmoins, nous espérons que tel quel, ce formilaire sera acceuilli avec faveur par le kabalistes, gnostiques , martinistes et tous les mystiques chrétiens à cactére hétérodoxe, et relevant pas d'une grande Eglisee.

Enfin, nous avons cru bon de compléter ce travail par quelques formules ou Oraison d'exorcismes particuliers, que ne comportait pas le manuscrit original et que le lecteur sera heureux de voir ajoutés à l'ouvrage primitif.

Ainsi que nous l'avons dit dans la note péliminaire sur les Rose+Croix, ceux-ci, familliers de toutes les connaissances occultes, les ont utilisées, au XVIIéme et XVIIIéme siécle, pour mener à bien la mise en route de leurs plans. Il n'est donc pas surprenant de voir le présent sacramentaire complété d'un ensemble de formes rituelles. Que le lecteur ne néglige pas ces derniers, sous le fallacieux prétexte d'une « simplicité » de bon aloi ! Les rites sont les véhicules et les emplificateurs de puissance du verbe humain.

Il est d'usage, selon la traduction qui nous fut communiquée, que l'opérant soit dépouillé du maximun de vétements profanes et de tous objets métaliques. Il revét alors une aube de lin blanc, et une cordeliere de même nuance. Il est chaussé de sandales réservées strictement à ces operation. Pour les oraisons, ilopère tête nue. Pour les exorcismes, il est coiffé d'une capuche liée à l'aube, ou d'un amict de lin. Il opére devant un autel ansi composé :

une nappe de soie jaune d'or, sur laquelle est posé l'Evangile de Jean, ouvert au premier chapitre, flanqué de deux flanbeaux garnis de cierge de cire d'abeille. L'original ne parlait pas d'encens, mais nous estimons qu'il s'agit d'une omossions de copiste, et qu'un encensoir ou un brule-parfum, garni de braises, une navette d'encens, permettront de créer une atmosphère plus mystique et plus éfficiente.

Nous ajouterons que l'usage d'honorer l'Evangile et de lui fair assumer le rôle de condensateur de la présence du Christ, était déjà connu aux temps des empereurs d'Orient. A Byzance, l'Empereur avait à sa droite un siége richement orné, sur lequel était déposé, à demi déroulé, le parchemin où était transcrit l'Evangile selon Saint-Jean. Sur l'Evangile lui même, un flambeau allumé, L'ensemble était censé figurer le Christ , invisible mais présent. Cet usage fut adopté par la suite par les Cathares.




vendredi 10 avril 2015

Templiers et rose-croix




Voilà plus d’un demi-siècle, le 24 novembre 1955 très exactement,

paraissait le dix-septième livre de Robert Ambelain : Templiers et rose-croix.

Documents pour servir à l’histoire de l’illuminisme (Adyar). Alors que l’auteur –



bénie soit sa mémoire – a rejoint l’autre monde le 27 mai 1997, ce m’est un

honneur et une joie de présenter aujourd’hui, grâce à la complicité et à la

générosité de Liliane et d’Ariane Douguet, ses fille et petite-fille, cette seconde

édition (Signatura 2010) de l’ouvrage, épuisé depuis des décennies et tant

recherché des amateurs.

Depuis 1955, que de chemin parcouru par Robert Ambelain et ses

émules ; que de découvertes aussi par les historiens de l’illuminisme, voire par

l’auteur lui-même. D’emblée - disons-le en toute simplicité et dans l’amour de

tant d’objets communs - s’impose donc une mise en garde : s’agissant de la

Stricte Observance, de l’Ordre de la Rose-Croix, ou de l’Ordre des élus coëns

auxquels ce livre est en grande partie consacré, sur le plan des événements et

de l’histoire, les découvertes de ces dernières décennies infirment les

hypothèses les plus audacieuses de l’auteur. Rien que de plus normal en plus

de cinquante ans qui ont vu naître véritablement l’historiographie des sociétés

initiatiques. Si Templiers et rose-croix se trouve aujourd’hui suranné quant à



l’histoire de l’illuminisme, Robert Ambelain lui-même, du reste, y a largement

contribué.

Ainsi, point de Stricte Observance avant le deuxième tiers du XVIIIe



siècle ; point de filiation « templière » autre que des filiations de désir, dont la

respectabilité et l’authenticité se jugent à leur conformité à l’idéal, à l’esprit, ou

encore à la forme de l’Ordre médiéval qu’elles prétendent réincarner. La Rose-

Croix elle-même, Paul Arnold l’a démontré alors que sortait des presses

l’ouvrage de Robert Ambelain – qui n’a donc pu en prendre connaissance - et

d’autres, après-lui, sont venus confirmer ses travaux, ne remonte pas plus à

Agrippa qu’à ses épigones, mais bien au début du XVIIe siècle. Enfin, point de



filiation, point même d’idéal templier chez Martines de Pasqually.

Ainsi, Templiers et rose-croix prend aujourd’hui une tout autre valeur



documentaire. Au vrai, c’est un document pour servir à l’histoire de


1
l’occultisme au XXe siècle, où Robert Ambelain, on le sait, s’est illustré à plus



d’un titre. C’est aussi un document pour servir à une réflexion qui dépasse le

cadre strict de l’historiographie. Homme de désir selon l’expression du

prophète Daniel, si chère à Martines de Pasqually et à Saint-Martin, et après

eux aux occultistes de la Belle époque, comme aux occultistes de son temps,

Robert Ambelain pense, parle, écrit, vit en homme de désir, qui nous invite à

une autre approche de l’histoire, d’une histoire occulte. Son oeuvre tout entier

en témoigne et ce livre-là ne fait pas exception, qui nous tend aussi les clefs

d’une analyse transhistorique, voire historiosophique.

Enfin, Templiers et rose-croix nous offre aussi, et même avant tout, un

témoignage. Et, pour qui s’intéresse à l’occultisme de la seconde moitié du XXe



siècle, c’est peut-être là l’essentiel de ce livre, désormais accessible à de

nouveaux lecteurs. La carrière de Robert Ambelain est atypique, qui justifie

aussi quelques lignes sur l’auteur, à la charnière des amis de Papus et d’une

troisième génération de Compagnons de la Hiérophanie, qui lui doit beaucoup.

Courageux jusqu’à l’inconscience, lorsqu’il s’est agi de braver l’autorité nazie

en maintenant et en réveillant dans la clandestinité des sociétés mystériques

pourchassées, Robert Ambelain résista à toutes les tyrannies et il ne fut jamais

non plus l’homme d’un clan ou d’une école, fut-elle initiatique, même celles

qu’il a dirigées. Homme d’une quête spirituelle permanente, chez lui

indissociable de la pratique de maintes sciences occultes, travailleur

infatigable, qui ne trichait pas plus avec les hommes qu’avec lui-même, il fut

dans tous les sens du mot et sur tous les plans un guerrier. La liberté, partout

et toujours a guidé ses pas, liberté d’action et de ton d’un personnage entier,

mais complexe, en quête de la science, qui avait tiré sa devise de cette

méditation de Descartes : « il faut remettre toute chose en doute une fois au

moins dans sa vie ». Tel était sa vie, son chemin, telle fut son oeuvre où les

contradictions que d’aucuns se plaisent à relever, parce qu’ils ne l’ont pas

toujours compris, ne sont que les stations du cheminement d’un homme libre,

toujours prêt à revenir sur ses acquis antérieurs et à tirer les conséquences de

nouvelles trouvailles, jusqu’à abandonner parfois les plus hautes charges que

la Providence lui avait confiées.

Voilà qui justifiait amplement la présente réédition, dans le respect et la

lucidité. Sous ma signature, quelques pages liminaires rappellent le contexte et

les circonstances de l’édition de 1955, tout en marquant le progrès de la

recherche. Mais que d’énigmes persistantes aussi, qui tantôt relèvent de

l’histoire et tantôt lui échappent par nature ! Des énigmes aussi sur Robert

Ambelain lui-même, qui, à l’instar des initiés du siècle des Lumières, est entré

à son tour dans l’histoire de l’occultisme et des sociétés initiatiques, où le faux

mystère que d’aucuns se plaisent si souvent à fabriquer cache souvent le vrai

mot de l’énigme.

Serge Caillet


2

jeudi 9 avril 2015

MONSIEUR VERDIER,MONSIEUR VERDIER,

 
                                                                                                                                                                              
 
 
par Robert Vanloo
Nous sommes le 1er septembre 1915 a New York.

Un Francais, M. Jerome Verdier, vient d’arriver dans la ville et s’installe a l’hotel
Biltmore. Il est la pour quelques jours seulement, car il doit ensuite se rendre au Canada.
C’est un haut dignitaire de la Rose-Croix en France (13° F.R.C.). Il est aussi accompagne
d’un rosicrucien anglais, comme lui membre des hauts degres (13° Illuminati A.M.O.R.C.
England).

Quel est le but de la venue de ce Monsieur Verdier aux Etats-Unis ? C’est que, le
1er avril de la meme annee, vient d’etre cree a New York un nouvel Ordre Rose-Croix

appele : Ancient and Mystical Order of the Rose-Cross (A.M.O.R.C.). Son fondateur n’est
autre que le publicitaire americain Harvey Spencer Lewis, tout juste age de 31 ans. [1]

Un temple a deja ete ouvert, et de premieres initiations viennent d’y etre conferees.
Au debut du mois d’aout, l’imperator et grand maitre general Lewis a prepare pour la
Grande Loge Supreme de France (Supreme Grand Lodge of France), dans laquelle il dit

avoir ete recu a Toulouse en 1909, un rapport sur ses premieres activites, afin que celui-ci
soit remis au Conseil Supreme Mondial (Supreme Council of the World). [2]

Le Francais s’installe au clavier de sa machine a ecrire et s’adresse a Lewis, sur
papier a en-tete de l’hotel Biltmore :
≪ Cela me procure un grand plaisir de vous presenter les compliments de l’Ordre R.C. en
France, et je souhaiterais pouvoir vous rencontrer de facon informelle, que ce soit chez
vous ou a mon hotel (…) je serais heureux d’examiner les rapports que vous pourriez avoir
prepares et de vous preter toute aide ou secours dont vous pourriez avoir besoin en plus

des instructions idoines de notre Conseil Supreme. ≫ [3]

Verdier connait bien la langue de Shakespeare. En effet, c’est dans un anglais
parfait qu’il s’addresse, des le debut de la lettre, au tres ≪ M.W.G.M.G., H. Spencer Lewis,
F.R.C. ≫, n’ignorant aucune des coutumes en usage dans le monde fraternel et initiatique
anglo-saxon. [4]

Il salue d’ailleurs Lewis de la facon traditionnelle : ≪ Greetings to a Brother ≫ (Salut
a un Frere ), faisant suivre cette formule de politesse des trois points maconniques. On
remarquera pourtant que Verdier utilise ici les trois points d’une bien curieuse facon, car il
les fait apparaitre sous forme d’un triangle inverse ▼, alors que d’habitude on utilise le
triangle pointe vers le haut ▲, une telle pratique ≪ \ ≫ etant generalisee aussi bien dans

la Franc-Maconnerie francaise qu’anglo-saxonne. Mais, sans doute cela est-il normal, car
Lewis a toujours affirme que le triangle rosicrucien devait se lire ≪ ▼ ≫, a l’inverse du
triangle maconnique ≪ ▲ ≫, impliquant de ce fait que Monsieur Verdier est bien un
rosicrucien et non pas un franc-macon…
Le symbole de l’A.M.O.R.C., ce mouvement qu’il vient de fonder, consiste d’ailleurs
de la meme facon en un triangle inverse, pointe vers le bas :
On remarque aussi dans le texte de cette lettre certaines locutions ou mots sont
ecrits directement en français.
Or, s’il connait fort bien la langue anglaise, Verdier commet pourtant des fautes

dans sa propre langue. Ainsi, s’il ecrit correctement : ≪ R.C. en France ≫, il fait une faute
en ecrivant ≪ enroute ≫ en un seul mot au lieu de : ≪ en route ≫. On pourrait cependant
admettre qu’il s’agit ici d’une coquille.
Mais un peu plus loin, le Francais parle aussi de l’existence d’un : ≪ Supréme
Concile ≫ de la Rose-Croix en France qui aurait transmis, on l’a vu, certaines instructions

a Lewis. Quelques remarques s’imposent ici a propos de l’usage possible de cette locution
dans les langues francaise et anglaise :
1. Soit c’est un bien francophone qui s’exprime ici, et qui a souhaite rendre en anglais
le mot francais ≪ Conseil ≫, ecrivant par megarde Concile au lieu de Council, car

c’est effectivement ce dernier mot qu’il aurait fallu utiliser, ≪ Concile ≫ n’existant
pas en anglais [5]. Cette faute est hautement improbable etant donne que, d’une

part, l’auteur semble manifester ailleurs dans le texte une tres bonne connaissance
de l’anglais, et que, d’autre part, plus encore, on a effectivement voulu donner a
cette locution une tournure française, l’adjectif qualifiant le nom etant orthographie

avec un accent : ≪ Supreme ≫. On remarquera d’ailleurs ici une autre faute
elementaire de langue francaise, puisque l’orthographe precise du mot est :
suprême ≫ avec un accent circonflexe, et non pas ≪ supreme ≫ avec un accent
aigu[6].
2. Soit a l’inverse c’est un anglophone qui ecrit la lettre, souhaitant utiliser une formule

en francais dans le texte afin de montrer que celui qui signe : ≪ Verdier, France ≫
est bien originaire de ce pays d’Outre-atlantique. Sa maitrise de la langue francaise
etant cependant loin d’etre parfaite, il consulte un dictionnaire Anglais/Francais afin
de trouver la traduction en francais du mot anglais ≪ Council ≫, ou deux possibilites
s’offrent alors a lui : Conseil, ou bien Concile. Il choisit le deuxieme terme :

≪ Concile ≫, qui lui semble le plus proche de l’anglais, sans se rendre compte de
son erreur et que c’est en fait de ≪ Conseil ≫ qu’il s’agit ici. En effet, le terme de

≪ Concile ≫ n’est utilise dans la langue francaise que dans un sens religieux bien
precis, en relation avec l’Eglise catholique, difference qu’un dictionnaire
Anglais/Francais elementaire ne permet evidemment pas de supposer.
Cette deuxieme hyptothese nous parait la plus plausible pour expliquer l’origine de
cette curieuse formule : ≪ Supreme Concile ≫ de la Rose-Croix .
Mais le point le plus etonnant de cette lettre est certainement le paraphe meme de
Monsieur Verdier, qui signe : ≪ Jerome S. Verdier [7].

En effet, pourquoi un Francais omettrait-il les accents ≪ e ≫ et ≪ o ≫ sur son
prenom ? Car c’est bien le prenom de Jérôme qu’il aurait fallu lire ici, et non pas Jerome,

comme l’ecrivent les anglais.
Verdier essaie-t-il de se conformer aux regles orthographiques en vigueur dans la
langue anglaise, pour laquelle l’accentuation n’existe pas, mais pour quelle raison dans ce
cas, lui qui, ailleurs dans la lettre, utilise plusieurs mots en francais, en les accentuant si
necessaire comme pour le mot ≪ supreme ≫, sans grand succes a vrai dire, comme on l’a
vu ?
Ou bien n’est-ce pas plutot parce que l’auteur de la lettre est effectivement un
anglophone qui connait mal le francais et qui a toujours vu dans les textes de sa propre
langue maternelle ce prenom ecrit Jerome sans accent, ignorant et ne pouvant se douter
que la veritable orthographe francaise du mot est Jérôme ?

Enfin, et non le moindre, on remarquera que M. Verdier fait figurer dans sa
signature, entre le prenom et le nom, l’initiale de son deuxieme prenom : ≪ S. ≫. Or, un
francophone ne signe jamais ainsi. C’est la une habitude essentiellement anglo-saxonne,
voire typiquement americaine.
Monsieur Verdier ne serait-il donc pas plutot un Americain qui essaie de faire croire
qu’il est Francais ?
Dans ce cas, qui aurait eu interet a se faire passer pour un imaginaire Monsieur
Verdier de ≪ France ≫ ?
De fait, la lettre du 1er septembre 1915 ne constituerait-elle pas une sorte de

stratageme qui aurait pour but de faire croire aux premiers membres de l’A.M.O.R.C. que
des Rose-Croix francais s’interessent de pres au developpement du nouveau mouvement
fonde par Lewis ?
Février 2001
Copyright © 2001 by Robert Vanloo
All rights reserved. No part of this article may be reproduced in any form, except for personal use or by a magazine
reviewer or scholar who wishes to quote brief passages in connection with his work.


[1] Pour détails, voir notre ouvrage sur Les Rose-Croix du Nouveau Monde, Claire Vigne Editrice,
Paris, 1996, ainsi que l'article L'Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix dérive-t-il de l'Ordre du


Temple Oriental ?

[2] Cf. The Authentic and Complete History of the Ancient and Mystical Order Rosae Crucis,
compiled by H. Spencer Lewis, F.R.C., sixth installment, in The American Rosae Crucis, July 1916
(fac-similé de l’ American Rosae Crucis, 1916 and 1917, par Kessinger Publishing LLC, Kila,

USA).
[3] Cette lettre a été reproduite dans la brochure Rosicrucian Documents, A.M.O.R.C., San Jose,
1975, p. 7. On peut se demander pourquoi Verdier écrit à Lewis au lieu simplement de lui

téléphoner. En effet, Lewis habitait également New York à l’époque, et le téléphone était déjà assez
répandu dans la ville, puisque des photos de Lewis prises lors de la même période le montrent avec
un appareil téléphonique sur son bureau (l’exploitation commerciale du téléphone à New York
remonte à 1877).
[4] L’acronyme « M.W.G.M.G. » signifie : Most Worthy Grand Master General, c’est-à-dire « Très

Respectable Grand Maître Général. »
[5] On parle traditionnellement dans la langue anglaise de « Supreme Council », et dans la langue

française de « Conseil Suprême ».
[6] On remarque que l’accent sur le « é » a dû être ajouté à la main, ce qui implique l’emploi d’une

machine à écrire avec clavier anglais et non français.
[7] La première lettre du deuxième prénom n’est pas clairement dessinée : nous estimons que c'est

un "S", mais peut-être pourrait-il s’agir aussi d’un « T » ?



UN ROSE-CROIX FRANÇAIS ?


par Robert Vanloo
Nous sommes le 1er septembre 1915 a New York.


Un Francais, M. Jerome Verdier, vient d’arriver dans la ville et s’installe a l’hotel

Biltmore. Il est la pour quelques jours seulement, car il doit ensuite se rendre au Canada.
C’est un haut dignitaire de la Rose-Croix en France (13° F.R.C.). Il est aussi accompagne

d’un rosicrucien anglais, comme lui membre des hauts degres (13° Illuminati A.M.O.R.C.

England).


Quel est le but de la venue de ce Monsieur Verdier aux Etats-Unis ? C’est que, le
1er avril de la meme annee, vient d’etre cree a New York un nouvel Ordre Rose-Croix


appele : Ancient and Mystical Order of the Rose-Cross (A.M.O.R.C.). Son fondateur n’est
autre que le publicitaire americain Harvey Spencer Lewis, tout juste age de 31 ans. [1]


Un temple a deja ete ouvert, et de premieres initiations viennent d’y etre conferees.

Au debut du mois d’aout, l’imperator et grand maitre general Lewis a prepare pour la
Grande Loge Supreme de France (Supreme Grand Lodge of France), dans laquelle il dit


avoir ete recu a Toulouse en 1909, un rapport sur ses premieres activites, afin que celui-ci
soit remis au Conseil Supreme Mondial (Supreme Council of the World). [2]


Le Francais s’installe au clavier de sa machine a ecrire et s’adresse a Lewis, sur

papier a en-tete de l’hotel Biltmore :
≪ Cela me procure un grand plaisir de vous presenter les compliments de l’Ordre R.C. en

France, et je souhaiterais pouvoir vous rencontrer de facon informelle, que ce soit chez

vous ou a mon hotel (…) je serais heureux d’examiner les rapports que vous pourriez avoir

prepares et de vous preter toute aide ou secours dont vous pourriez avoir besoin en plus

des instructions idoines de notre Conseil Supreme. ≫ [3]


Verdier connait bien la langue de Shakespeare. En effet, c’est dans un anglais

parfait qu’il s’addresse, des le debut de la lettre, au tres ≪ M.W.G.M.G., H. Spencer Lewis,

F.R.C. ≫, n’ignorant aucune des coutumes en usage dans le monde fraternel et initiatique
anglo-saxon. [4]


Il salue d’ailleurs Lewis de la facon traditionnelle : ≪ Greetings to a Brother ≫ (Salut

a un Frere ), faisant suivre cette formule de politesse des trois points maconniques. On

remarquera pourtant que Verdier utilise ici les trois points d’une bien curieuse facon, car il

les fait apparaitre sous forme d’un triangle inverse ▼, alors que d’habitude on utilise le
triangle pointe vers le haut ▲, une telle pratique ≪ \ ≫ etant generalisee aussi bien dans


la Franc-Maconnerie francaise qu’anglo-saxonne. Mais, sans doute cela est-il normal, car

Lewis a toujours affirme que le triangle rosicrucien devait se lire ≪ ▼ ≫, a l’inverse du

triangle maconnique ≪ ▲ ≫, impliquant de ce fait que Monsieur Verdier est bien un

rosicrucien et non pas un franc-macon…

Le symbole de l’A.M.O.R.C., ce mouvement qu’il vient de fonder, consiste d’ailleurs

de la meme facon en un triangle inverse, pointe vers le bas :

On remarque aussi dans le texte de cette lettre certaines locutions ou mots sont
ecrits directement en français.

Or, s’il connait fort bien la langue anglaise, Verdier commet pourtant des fautes


dans sa propre langue. Ainsi, s’il ecrit correctement : ≪ R.C. en France ≫, il fait une faute

en ecrivant ≪ enroute ≫ en un seul mot au lieu de : ≪ en route ≫. On pourrait cependant

admettre qu’il s’agit ici d’une coquille.
Mais un peu plus loin, le Francais parle aussi de l’existence d’un : ≪ Supréme

Concile ≫ de la Rose-Croix en France qui aurait transmis, on l’a vu, certaines instructions


a Lewis. Quelques remarques s’imposent ici a propos de l’usage possible de cette locution

dans les langues francaise et anglaise :
1. Soit c’est un bien francophone qui s’exprime ici, et qui a souhaite rendre en anglais

le mot francais ≪ Conseil ≫, ecrivant par megarde Concile au lieu de Council, car


c’est effectivement ce dernier mot qu’il aurait fallu utiliser, ≪ Concile ≫ n’existant
pas en anglais [5]. Cette faute est hautement improbable etant donne que, d’une


part, l’auteur semble manifester ailleurs dans le texte une tres bonne connaissance

de l’anglais, et que, d’autre part, plus encore, on a effectivement voulu donner a
cette locution une tournure française, l’adjectif qualifiant le nom etant orthographie


avec un accent : ≪ Supreme ≫. On remarquera d’ailleurs ici une autre faute

elementaire de langue francaise, puisque l’orthographe precise du mot est :
suprême ≫ avec un accent circonflexe, et non pas ≪ supreme ≫ avec un accent

aigu[6].

2. Soit a l’inverse c’est un anglophone qui ecrit la lettre, souhaitant utiliser une formule


en francais dans le texte afin de montrer que celui qui signe : ≪ Verdier, France ≫

est bien originaire de ce pays d’Outre-atlantique. Sa maitrise de la langue francaise

etant cependant loin d’etre parfaite, il consulte un dictionnaire Anglais/Francais afin
de trouver la traduction en francais du mot anglais ≪ Council ≫, ou deux possibilites

s’offrent alors a lui : Conseil, ou bien Concile. Il choisit le deuxieme terme :


≪ Concile ≫, qui lui semble le plus proche de l’anglais, sans se rendre compte de
son erreur et que c’est en fait de ≪ Conseil ≫ qu’il s’agit ici. En effet, le terme de


≪ Concile ≫ n’est utilise dans la langue francaise que dans un sens religieux bien

precis, en relation avec l’Eglise catholique, difference qu’un dictionnaire

Anglais/Francais elementaire ne permet evidemment pas de supposer.

Cette deuxieme hyptothese nous parait la plus plausible pour expliquer l’origine de

cette curieuse formule : ≪ Supreme Concile ≫ de la Rose-Croix .

Mais le point le plus etonnant de cette lettre est certainement le paraphe meme de
Monsieur Verdier, qui signe : ≪ Jerome S. Verdier [7].


En effet, pourquoi un Francais omettrait-il les accents ≪ e ≫ et ≪ o ≫ sur son
prenom ? Car c’est bien le prenom de Jérôme qu’il aurait fallu lire ici, et non pas Jerome,


comme l’ecrivent les anglais.

Verdier essaie-t-il de se conformer aux regles orthographiques en vigueur dans la

langue anglaise, pour laquelle l’accentuation n’existe pas, mais pour quelle raison dans ce

cas, lui qui, ailleurs dans la lettre, utilise plusieurs mots en francais, en les accentuant si

necessaire comme pour le mot ≪ supreme ≫, sans grand succes a vrai dire, comme on l’a

vu ?

Ou bien n’est-ce pas plutot parce que l’auteur de la lettre est effectivement un

anglophone qui connait mal le francais et qui a toujours vu dans les textes de sa propre
langue maternelle ce prenom ecrit Jerome sans accent, ignorant et ne pouvant se douter

que la veritable orthographe francaise du mot est Jérôme ?


Enfin, et non le moindre, on remarquera que M. Verdier fait figurer dans sa

signature, entre le prenom et le nom, l’initiale de son deuxieme prenom : ≪ S. ≫. Or, un

francophone ne signe jamais ainsi. C’est la une habitude essentiellement anglo-saxonne,

voire typiquement americaine.

Monsieur Verdier ne serait-il donc pas plutot un Americain qui essaie de faire croire

qu’il est Francais ?

Dans ce cas, qui aurait eu interet a se faire passer pour un imaginaire Monsieur

Verdier de ≪ France ≫ ?
De fait, la lettre du 1er septembre 1915 ne constituerait-elle pas une sorte de


stratageme qui aurait pour but de faire croire aux premiers membres de l’A.M.O.R.C. que

des Rose-Croix francais s’interessent de pres au developpement du nouveau mouvement

fonde par Lewis ?
Février 2001
Copyright © 2001 by Robert Vanloo

All rights reserved. No part of this article may be reproduced in any form, except for personal use or by a magazine

reviewer or scholar who wishes to quote brief passages in connection with his work.


[1] Pour détails, voir notre ouvrage sur Les Rose-Croix du Nouveau Monde, Claire Vigne Editrice,

Paris, 1996, ainsi que l'article L'Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix dérive-t-il de l'Ordre du



Temple Oriental ?

[2] Cf. The Authentic and Complete History of the Ancient and Mystical Order Rosae Crucis,

compiled by H. Spencer Lewis, F.R.C., sixth installment, in The American Rosae Crucis, July 1916

(fac-similé de l’ American Rosae Crucis, 1916 and 1917, par Kessinger Publishing LLC, Kila,


USA).
[3] Cette lettre a été reproduite dans la brochure Rosicrucian Documents, A.M.O.R.C., San Jose,

1975, p. 7. On peut se demander pourquoi Verdier écrit à Lewis au lieu simplement de lui


téléphoner. En effet, Lewis habitait également New York à l’époque, et le téléphone était déjà assez

répandu dans la ville, puisque des photos de Lewis prises lors de la même période le montrent avec

un appareil téléphonique sur son bureau (l’exploitation commerciale du téléphone à New York

remonte à 1877).
[4] L’acronyme « M.W.G.M.G. » signifie : Most Worthy Grand Master General, c’est-à-dire « Très


Respectable Grand Maître Général. »
[5] On parle traditionnellement dans la langue anglaise de « Supreme Council », et dans la langue


française de « Conseil Suprême ».
[6] On remarque que l’accent sur le « é » a dû être ajouté à la main, ce qui implique l’emploi d’une


machine à écrire avec clavier anglais et non français.
[7] La première lettre du deuxième prénom n’est pas clairement dessinée : nous estimons que c'est


un "S", mais peut-être pourrait-il s’agir aussi d’un « T » ?